Akune - Fukuoka
Jour 355: Akune
Journée de repos dans ce super guesthouse du nom de Shioya Hostel. Par contre nous avons remarqué que lorsque quelqu'un se déplaçait avec trop d'entrain dans le bâtiment ça le faisait bouger! Au début nous avions pensé à un tremblement de terre mais non... 😅
Bien reposé, il est temps de reprendre la route! De plus, le soleil est radieux! Nous allons sur l'île de Nagashima et prenons le ferry pour l'île de Shimoshima. La première partie était bien vallonnée avec de superbe vue sur la mer. Nous loupons le ferry et devons attendre le suivant. Nous en profitons pour diner et faire une sieste. Le ferry ne dure pas long, une trentaine de minute. Sur l'île de Shimoshima ce sont des petits hameaux de pêcheurs. Ça a beaucoup de charme. La population y est vieillissante. Il y a même des panneaux attention aux vieux sur leur fauteuil électrique! La mer est turquoise par endroit. Il n'y a pas beaucoup de camping et les endroits pour bivouaquer sont rares. Deux choix s'offrent à nous vers 16h: un camping avec 7 km de montée juste avant ou un autre mais à 33 km. Nous choisissons les 33 km et arrivons près du prochain ferry. Le camping est gratuit et se trouve au bord de mer. Au début nous ne comprenions pas qu'il s'agissait vraiment d'un camping. Après vérification sur google maps, les commentaires le décrivent comme telle. Il y a même une douche! Froide, mais elle passe bien! Il y a un couple de japonais d'Okinawa, une île au sud. Ils sont très sympas et nous dépannent plus tard dans la soirée, lorsque nous cuisinons et que nous n'avons plus assez d'essence pour finir de cuire notre omelette.
Déjeuner avec vue sur la mer. Il fait déjà bon chaud. Nous partons pour le ferry et surprise! J'ai crevé. Argh j'aurais pas du acheter ces pneus Marxxis que le néo-zélandais m'avait vendu comme "similaire à Schwalbe". Du coup le ferry sera celui de 9h45. Nous revoyons le couple d'Okinawa et leur offrons des cookies pour les remercier des bougies de dépannage. Ils demandent à faire une photo avec nous alors j'en fais aussi une avec eux. 30 minutes de bâteau plus tard et nous voilà à nouveau sur l'île de Kyushu à Kuchinotsu, qui était anciennement le port d'arrivée des portuguais. Ça se ressens dans le style architectural de la ville. Au port nous nous arrêtons dans un Hotto Motto c'est un service de restauration à emporter. Comme ça nous avons un repas pour midi. Nous pédalons un peu dans la ville, mais aussi avec le bord de mer. C'est beau. Il y a par-ci par-là des églises! Nous passons par une ville fumante, avec des bassins d'eau chaude pour y cuire des plats. Nous dinons à l'ombre dans un parc car il fait chaud. L'après-midi nous passons de jolis villages de bord de mer, construit dans la pente ce qui est rare! Puis nous passons par des terrasses de rizières et d'autres cultures. Nous avons quelques pentes un peu difficile à passer. Nous nous retrouvons dans des terrasses de patates, de salades et d'oignons. Ils sont entrain de recolter les oignons et les patates. Une belle descente et nous nous arrêtons pour une glace. La dame du magasin nous dit de s'assoir pour manger la glace. Nous voilà les deux assis en face de la dame dans un silence religieux. La dame nous analyse et commence à nous parler. Nous ne comprenons rien et arrêtons de manger la glace, comme si ça allait nous faire comprendre le japonais miraculeusement. Elle nous fait un signe de continuer à manger. Puis après un moment elle retente de discuter. Mais la magie n'a pas opéré et nous ne comprenons toujours rien. Nous reprenons la route et passons pas une digue avec le vent dans le dos. Nous pédalons et passons par de merveilleux arrêts de bus en forme de fruits! Ils sont tellement cools! Je les ai tous photographié. À vous de voir lequel vous préférez. Nous allons jusqu'à une plage où nous pensons bivouaquer. Malheureusement elle est explicitement fermée. Nous ne nous sentons pas l'âme de transgresser la barrière et décidons de faire les 16 km qui nous sépare d'un camping. Le soleil descend. La fatigue nous gagne. Mais un petit moment de magie s'offre un nous: des dauphins nagent dans la mer et nous les apercevons. Finalement nous nous arrêtons dans un road side station. Il y a une belle pelouse et peut-être pouvons-nous planter la tente. Il y a quelqu'un dans l'office de tourisme et je demande si nous pouvons mettre la tente. Il nous dit que nous pouvons mais seulement sous les arbres pour pas abîmer la pelouse. Comme il avait l'air hésitant, nous nous dépêchons d'aller la poser. Il nous inspecte de loin en faisant des hochements de tête. Quelqu'un s'approche de nous et je me dis "zut il a changé d'avis". Et non, il s'agit de l'employé de l'office qui vient nous souhaiter la bienvenue et nous offre deux sodas, deux biscuits et deux bonbons avec comme dessins dessus l'arrêt de bus en forme de fraise que j'ai photographié précédemment! Décidément, ils ont le sens de l'accueil. Nous sommes bien installé avec vue sur la mer, un robinet d'eau potable et des toilettes chauffantes et nettoyantes à proximité! Nous cuisinons et pouvons dormir tranquille.
Les Road Side Station sont des grands parkings avec un bâtiment comprenant des toilettes. C'est un endroit où les gens peuvent venir dormir dans leurs voitures. Il y a aussi des campings-cars mais très peu. C'est des lieux gratuits et il y en a beaucoup dans tous le Japon. Pour les tentes c'est interdit et d'ailleurs, il y a rarement assez d'herbes pour la planter. Mais dans celui-ci, il y avait une grande pelouse. Certain voyageur à vélo mettent leur tente sur une place de parc et personne ne leur dit rien. C'est le lieu de secours si on trouve rien d'autre.
Jour 358 (17 mai): Tara Road Side Station - Yoshinoyama campsite, 88 km 1600 mD+
Déjeuner tranquille au soleil. Il fait chaud et il est tôt. Nous empactons en partons. Comme ce serait trop facile de terminer le Japon par du plat, nous décidons de passer par les montagnes pour atteindre Fukuoka. Ça nous évite aussi la ville, que nous trouvons pénible. Nous passons tout d'abord des plaines de culture de blé. Le petit personnage de la région (car chaque région à une mascotte) est un personnage avec un habit fraise, un chapeau oignon dont sort une tige de blé. Ça résume bien ce qu'ils cultivent. Il fait vraiment chaud et nous n'y sommes pas habitué... Nous passons vers un panneau qui indique 30 degré! Je dégouline. La montée commence et avec cette chaleur c'est difficile. Nous dinons sur le bord de route à l'ombre. Un monsieur s'arrête pour nous parler, évidemment nous ne comprenons rien. Si ce n'est qu'il veut savoir d'où on vient. Suisseuu qu'on répond et ça a l'air de beaucoup l'impressionner.
C'est la question principale qu'on nous pose "vous venez d'où?". Switzerland, ils ne comprennent pas, ils comprennent seulement quand on dit Suisseuuu. Là ils font "aaaah Swisseuuuu ooh sugoï!". Ça se passe presque à chaque fois comme ça. Et quand on comprend pas la question "vous venez d'où?" Ils disent "american?" avec les sourcils froncés et quand on dit suisseuuu ils se détendent et rigolent.
La montée dure et dure et nous devons faire des pauses aux distributeurs de boissons pour nous désaltérer. Plus tard dans la montée, un monsieur s'arrête en voiture pour nous donner une boisson fraîche à la pêche. C'est trop sympa! Nous passons de jolis villages, les agriculteurs sont entrain de travailler dans les rizières. Le point le plus haut est à 630 mètres. Ensuite nous redescendons entre forêts et rizières. Nous faisons des courses pour faire un shabu-shabu le soir. Et ça recommence à monter! Nous longeons un lac de barrage. C'est magnifique comme endroit. Après une montée qui pique, nous passons à côté de rizière au milieu de la forêt. La luminosité décroît, la chant des grenouilles résonnent ainsi que le chant d'un monsieur entrain de repiquer quelques pousses de riz. C'est un moment suspendu dans l'espace temps. Nous arrivons au camping où nous comptions séjourner mais il est fermé pour travaux. La guigne. Nous pédalons plus loin et trouvons un endroit à l'abandon avec évier. Mais c'est notre dernière nuit sous tente du voyage et nous préférons trouver un joli endroit. Un petit check sur google maps... le prochain camping est à 9 km avec 350 mètres de D+. Bon nous enfilons nos cuisses de secours et nous repartons. Ces derniers kilomètres sont épuisants. Nous arrivons au camping et comme il n'y a personne à l'accueil, nous nous installons. Quelques campeurs nous observent avec insistance. Ils doivent nous prendre pour des aliennes d'arriver trempés, à 19h15, en vélo, dans ces montagnes. Nous nous installons. Pas de douche depuis trois jours et il n'y en a pas non plus ici. La lavette fera l'affaire. J'ai bu plus de 6 litres avec cette chaleur. Nous sommes bien fatigués! Nous nous faisons un shabu-shabu sur réchaud c'est trop bon! Les grenouilles des rizières font un bruit impressionant! Nous devons mettre les boules quies pour dormir. Le camping est vraiment joli et chose importante: la cuvette des toilettes est chauffantes. Ça fait bizarre de se dire que c'est notre dernière nuit sous tente de ce voyage. Un petit pincement au coeur et une légère mélancolie.
Nous avons mis le réveil un peu plus tard car nous étions bien crevé! 7h30 c'est pas si mal pour ce dernier jour de vélo jusqu'à Fukuoka. Nous prenons le temps de déjeuner et ranger la tente sèche. Nous trouvons le responsable pour payer la nuitée. Et nous faisons les débiles en demandant où mettre notre poubelle, alors que nous avons bien vu qu'il n'y en a pas. Comme il est gêné de dire qu'il n'y en a pas, alors qu'il voit que nous sommes à vélo, il nous prend notre poubelle. Ouf ça de moins à trimballer!
C'est un peu étrange la gestion des poubelles... Il y en a seulement dans certain Kombini et encore c'est à faire passer par un trou de 20 cm de diamètre. Sinon dans les supermarchés ils récupèrent les plastiques qui emballent les repas cuisinés, mais il faut les rendre lavé. Du coup nous faisons des petits sacs que nous mettons discretement dans les poubelles des kombinis.
Nous partons vers 10h du camping et la pluie se met à tomber. Nous nous abritons et partons une fois l'averse finie. Mais une pluie fine revient et persiste durant toute la montée jusqu'au col. Au col nous enfilons veste de pluie et surchaussure pour la descente. Une belle descente de 10 km sous la pluie qui s'intensifie. Le reste c'est la ville de Fukuoka à traverser. Nous passons la barre de 15'000 kilomètres et atteignons la dernière ville du Japon où nous allons. Un chou à la crème pour fêter ça et des ramens plus tard. Ensuite nous prenons possession de notre studio au centre-ville. Nous faisons la lessive et nous reposons. Nous ressortons faire un tour et faire des courses pour se faire un shabu-shabu au studio.
Jour 360: Fukuoka
Nous buvons un café au studio avant de sortir se balader en ville. Nous flânons et faisons quelques emplettes. Notre esprit est un peu pris par la fin du voyager. Entre nostalgie et excitation à l'idée de rentrer et revoir nos proches. Mais aussi du stresse et de l'appréhension pour le vol en avion et la mise en carton.
En fin d'après-midi, nous allons voir Super Mario au cinéma. Nous comprenons rien aux dialogues, mais il n'y a pas besoin pour comprendre le film. Et franchement il est très drôle!
Le soir nous mangeons des ramens avant de se réduire.
Jour 361: Fukuoka, 13 km
Nous devons changer d'hôtel, le suivant est proche de l'aéroport pour que nous puissions nous y rendre à pied avec les affaires. Nous chargeons les vélos et demandons à les laisser devant l'hôtel pour que nous puissions nous balader encore en ville. Nous flânons jusqu'à 15h et prenons les vélos pour nous rendre au prochain hôtel. Ce sont les tous derniers kilomètres du Japon. Une fois installé nous nous rendons à pied à l'aéroport pour acheter des cartons. Mauvaise surprise: ils n'en vendent pas. Du coup on marche jusqu'à un magasin de vélo. Pas de carton. Le suivant en a un mais il est vraiment petit. Nous le prenons quand même et marchons au suivant. Le suivant n'en a pas non plus. Mais nous demandons où en trouver et devant nos yeux affolés la vendeuse appelle un autre magasin pour demander. Ils en ont un! Mais ça ferme à 20h, il est 19h20 et c'est à 2.4 km. Nous accélérons pour y arriver. Ce carton est un peu plus grand. Avec tout ça nous sommes à 7 km de notre hôtel. Nous marchons 4 km jusqu'à l'aéroport international et prenons la navette gratuite. Nous arrivons à l'hôtel à 22h, exténué! Nous avons fait une soirée club sandwichs des kombinis! Y en avait même un au café.
Nous terminons notre itinéraire vélo au Japon, de Tokyo à Fukuoka, avec 2500 kilomètres (et des brouettes) au compteur! 🍀🇯🇵
362 (21 mai): Fukuoka
Nous déjeunons avant de commencer le démontage des vélos. Ces cartons étant vraiment petit, nous ne sommes même pas sûre que nos vélos passent. Des cartons italiens! Mon vélo passe de justesse dans le plus grand... mais le petit carton oblige Silvan a démonter sa fourche. Espérons que nous les retrouverons en bon état à l'arrivée 🍀. Maintenant c'est empacté et nous avons refait les sacoches. Nous sommes prêt et avons même encore un jour de libre avant de prendre l'avion le 23 mai.
Une projection de ce qui nous attend:
Jour 363: Fukuoka
Une dernière journée au Japon pour profiter des spécialités culinaires. 🍱🍣🍢🍙🍡🍶🍥🍤🍜
Jour 364: Fukuoka - Bangkok 🛫
Avion Fukuoka - Bangkok
10 heures d'attente, de quoi aller manger un pad thaï.
Avion Bangkok - Zurich 🌜☄
Jour 365 (24 mai): Bangkok - Zurich 🛬 - Grandval 🚴♂️🚴🏻♀️
Remonter les vélos et pédaler jusqu'à chez Silvan pour manger la raclette! 🇨🇭🧀🥔🥂
Et pour moi, encore le retour jusqu'en terre Vaudoise!
Merci d'avoir suivi nos aventures cyclistes 🍀 ❤ pour plus de récits, il faudra nous inviter à manger ou boire un verre 😄
Peut-être que j'écrirai un bilan si je trouve l'énergie. Mais j'aurais besoin d'un peu de recul pour digérer tout ça.
Chloé, nous sommes impatients d'avoir le récit de votre voyage.il vous faut faire encore 1600 km de vélo aller et retour pour venir en Normandie .Ne prenez pas de tente,nous avons des lits.c'est quand vous voulez.
RépondreSupprimerBRAVO À VOUS
Catherine et Patrick
Quel plaisir de vous avoir suivi à travers ces beaux pays et que d'aventures ! Au plaisir de vous revoir cet été. Nous serons en Suisse vers le 18 juillet.
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