Beppu - Akune
Nous voilà deux jours à Beppu. Nous préparons nos affaires car nous changeons d'hôtel. Il était difficile de trouver 3 nuitées consécutives dans un hôtel à prix abordable. Le prochain hostel prend déjà nos affaires et nous pouvons parquer nos vélos. Nous allons promener dans Beppu et faire les magasins. Le soir nous nous faisons un apéro à l'hostel avant de trouver un restaurant de sushis tournant. Nous sommes assis entre des petits murs et le rail de sushis passent sur le côté. Je sais pas comment expliquer mais nous ne voyons pas les autres clients. Il y a vraiment toutes sorte de sushis: maïs mayonnaise, porc, steak haché, des sushis que nous n'avions jamais vu. À vrai dire nous nous rendons pas compte mais mangeons beaucoup trop! 40 assiettes de 2 sushis par assiette... Un total de 80 sushis à deux 😨 Autant dire que la digestion n'a pas été facile.
Le lendemain il fait vraiment mauvais temps. Une pluie intense. Nous sommes content de rester à l'hôtel. Nous déjeunons dans l'espace commun. Puis notre objectif de la journée: se reposer et faire la lessive. À midi nous allons manger au coin de la rue, dans un restaurant avec beaucoup de cachet, un curry de porc super bon. Nous faisons des courses pour les prochains jours et retournons lire à l'hôtel.
Le soir nous retrouvons les québécoises, Karol-Ann et Emiko, pour aller souper les grillades à volonté, mais dans un temps imparti. Le restaurant est un bâtiment cubique dont les fumées de barbecue sortent comme dans un film de Ghibli. Nous sommes à nouveau dans un box privatif. Une table avec banc entourée par trois côtés de mur et de l'autre d'un rideau tombant jusqu'au cuisses. Au milieu de la table, le barbecue avec une hotte d'aspiration à l'efficacité moyenne. Au moyen d'une tablette, nous commandons les plats de viandes et de légumes à griller et c'est un robot qui nous les amène. Parfois c'est un humain. En tout cas nous nous régalons! Et ça fait plaisir de retrouver les deux québécoises! Nous passons une super soirée.
Le chien de l'hostel:
Il est temps de reprendre la route. Le soleil est bien présent pour les prochains jours. Vélo chargé et départ pour une journée qui s'annonce bien corsée. Il y a presque que de la montée. Quand on pense que la montée est finie, il y en a encore une. Alors que nous roulons sur une route très peu fréquentée dans la forêt, un sanglier nous passe devant. Il a l'air pressé et nous nous arrêtons afin de voir si d'autres vont suivre... Il était plutôt petit et tout rond. Nous pique-niquons dans la forêt. C'est super calme. Lorsque nous repartons nous voyons une chouette qui s'envole devant nous. Elle est grande! Quelle chance d'en voir une.
Ça monte ça monte et la température baisse car nous sommes à 1000 mètres d'altitude. Le paysage a bien changé, il y a de l'herbe et des plaines. Il y a des volcans au loin, dont un qui fume. C'est impressionnant! Nous allons dans un camping qui est presque vide! Nous sommes 3 groupes. Nous avons de la peine à comprendre la dame du camping. Elle nous parle en japonais sans se soucier que l'on comprenne. Lorsque je m'apprête à sortir de la réception, elle me rattrape et me donne du miso. C'est sympa!
Nous nous installons et allons à la douche. Le luxe une douche gratuite dans le camping. Le soir nous nous faisons des pâtes sauces tomates avec champignons et courges. Il fait froid peut-être 5 degré, du coup nous ne traînons pas longtemps dehors.
Jour 350: Kokonoe - Minamioguni par le col Makinoto 15 km, randonnée ascension Mont Kuju et Mont Tengugajo env. 15 km à pied et 700mD+
Déjeuner au soleil, les rayons nous réchauffent peu à peu. Ce matin j'ai mal à la gorge. Nous enfourchons nos vélos pour l'ultime montée jusqu'au col de Makinoto à 1330 mètres d'altitude. Là nous parquons nos vélos et changeons nos chaussures pour partir à la conquête du Mont Kujū qui est à 1786 mètres d'altitude. La dernière éruption de ce volcan date de 1995. Une jolie randonnée avec une vue époustouflante sur les volcans, la plaine et sur le Mont Aso et sa caldeira mesurant 128 km de circonférence. C'est vraiment incroyable! Pour changer un peu de vue nous montons sur un autre sommet, le mont Tengugajo aussi à 1790 mètres d'altitude. Comme nous n'avions pas prévu à la base de faire cette randonnée, nous n'avons pour pique-nique qu'une banane chacun. Nous commençons à avoir vraiment faim. Nous redescendons à nos vélos et une belle descente nous attend jusqu'à un restaurant où nous mangeons un curry de boeuf excellent! Ensuite nous cherchons un camping non loin et tombons sur deux motards qui ont monté leur tente dans un champs à côté d'une aire de repos. Nous nous installons à côté. Le soir j'entend un bruit derrière moi, j'éclaire et je vois passer un animal. On dirait un gros rat... Il repasse une fois et il s'agit d'un tanuki (en japonais). Je ne sais pas l'équivalent français, une sorte de râton laveur japonais.
Le mont Aso en fond:
Une borne en pierre:
Le mont Aso et le bâtiment rouge c'est notre camping du soir à côté:
Jour 351: Minamioguni - Mont Aso, 55 km ascension jusqu'au cratère Naka-dake
J'ai choppé la crève! Je suis bien prise et j'ai un peu mal à la gorge. Silvan aussi est un peu malade. On va faire avec.
Nous prenons la route direction le Mont Aso! Petit copier coller du site Kanpai:
"Le mont Aso est le plus grand volcan encore en activité au Japon, situé au cœur du parc national d'Aso Kuju, dans la préfecture de Kumamoto sur l’île du Kyushu. Aso-san culmine à 1.592 mètres au-dessus de la mer, avec une circonférence de près de 128 km. Ses éruptions fréquentes sont très surveillées ; le mont est alors fermé au public."
C'est assez vallonné et nous arrivons au bord de la caldeira avec une vue impressionante sur la ville d'Aso et le volcan. Ces carrés de rizières et de champs cultivés donnent un aspect très géométrique. Une belle descente et nous voilà dans la plaine. Nous faisons des courses pour les deux prochains jours et pédalons jusqu'au camping. C'était sans compter sur une montée bien soutenue pour y arriver! Le soleil tape et il fait super chaud. Nous nous installons au camping et mangeons notre diner à l'ombre d'un ginko. Nous nous motivons à faire l'ascension du mont Aso! Il est 13h et nous sommes délesté de nos sacoches. Il y a 13 km jusqu'au cratère Naka-dake et il est à 1506 mètres d'altitude. Il y a des champs, des chevaux et des vaches qui broutent paisiblement sur le flanc du volcan. Nous voyons un tanuki que j'ai pu photographier! En chemin, un couple de japonais nous parle et la femme demande pour faire une photo avec nous. Arrivé à ce que nous pensons être le cratère, nous voyons qu'il y a encore un bout à faire. Beaucoup de japonais nous regarde avec curiosité. La dernière montée pour le cratère est très raide... Et les gens présents nous regardent attentivement pour voir si on arrive en haut. Nous entendons des sugoï par-ci par-là. Nous parquons nos vélos et entamons la petite boucle vers les cratères. Changement de décors. C'est lunaire, de la caillasse, de la fumée et des couleurs dont nous ne sommes pas habitué. C'est un endroit vraiment impressionnant! Des fumées sortent du cratère, elles semblent bleues. Il y a des abris en béton, on se dirait dans un film genre Dune ou Star wars. Ça contraste énormément avec l'extérieur très verdoyant. Avant de redescendre, nous prenons une glace, la récompense pour une telle ascension. Puis une belle descente jusqu'au camping. Deuxième jours sans douche, nous utilisons la lavette et les serviettes humides pour se sentir un semblant frais. Au camping j'aperçois un tanuki qui rôde.
Nous nous cuisinons une omelette de légumes et champignons. Le soir il fait frais, peut-être 7 degré. Il y a trois motards solitaires avec leur tente. C'est rigolo d'observer leur campement et équipement. Trois ambiances différentes mais par contre, ils ne se parlent pas.
Ce matin je suis vraiment pas en forme. Le rhume, un fond de mal de tête, mal de gorge et un peu de toux.
Nous déjeunons et le soleil se lève. Nous partons et avons le vent de face. Il y a beaucoup de descente jusqu'à Kumamoto, mais la route est très fréquentée. C'est pas franchement une partie de plaisir. Nous faisons une pause au Lawson et, assis par terre, mangeons un sandwich aux oeufs et buvons un café. Une dame nous salue depuis sa voiture. Nous lui rendons son salut et elle vient nous donner un paquet de bonbon aux herbes. Elle fait un geste comme pour dire que ça rafraîchit la gorge. C'est exactement ce dont j'ai besoin! C'est vraiment improbable... En tout cas je suis bien contente!
Nous repartons et allons jusqu'au château de Kumamoto. Nous allons le visiter. En 2016, un terrible tremblement de terre l'a beaucoup endommagé. Il avait été fermé durant deux ans pour remise en état. Il y a encore beaucoup de zones détruites, surtout des murailles. Le château est bétonné et rien ne reste du bâtiment d'origine. Ça reste impressionnant. Ce qui est dommage c'est qu'il n'y a aucune traduction en anglais.
Après la visite nous allons manger des ramens tonkatsu. Et nous reprenons la route. Le camping est loin, et la zone urbaine est très étendue limitant la possibilité de faire du camping sauvage. Nous nous motivons mais avec le vent de face, la crève et la fatigue, nous avançons péniblement. Durant l'après-midi je dois même faire une pause coca. Ça faisait longtemps que je n'en avais pas eu besoin. D'ailleurs c'est drôle mais tout au Japon est moins sucré qu'en Europe! Le coca n'échappe pas à la règle! Je ne comprend pas pourquoi le sucre dans les aliments est aussi élevé en Europe, alors qu'il est possible d'en mettre moins. Preuve en est ici où il est même possible de trouver des bouteille de thé vert avec 0 sucre. Bref.
Nous nous arrêtons faire des courses avant d'entamer les derniers 22 km avant le camping. Nous y arrivons à 19h15. Par chance, il y a encore quelqu'un pour nous acceuillir! Nous nous installons en vitesse et allons au onsen qui est ouvert jusqu'à 20h30. Un bain chaud après cette journée c'est un bonheur! Nous soupons tard et il fait chaud, 15 degré! Nous avons acheté des plats tout prêt. Je pense que nous allons bien dormir, c'est très calme et nous sommes seuls dans le camping.
Nous n'avons pas mis de réveil mais le soleil et la chaleur se sont occupé de nous faire lever à 6h15. Nous déjeunons en prenons le temps et plions bagages. Nous sommes bien fatigué. Ce soir nous avons réservé un hostel pour deux nuits à Akune, car samedi la journée s'annoncent très pluvieuse.
Nous ne sommes motivés à pédaler que pour le lit qui nous attend ce soir. C'est très joli où nous avons campé et nous avons quelques jolies vue des bords de mer. Puis à nouveau une ville à passer. Nous dinons au dehors d'un Kombini (Family Mart), où se trouve des plats tout prêt. Le vent de face est à nouveau présent. Et avec la circulation qu'il y a nous devons rouler sur les trottoirs. Mais ceux-là sont parfois des épreuves de gymkanas avec branches, trous, bosses, buissons, rétrécissements et j'en passe. Nous nous arrêtons aux toilettes vers un parc aux roses. Un monsieur nous amène spontanément deux limonades. C'est super sympa! Il nous les donne et disparaît, nous avons à peine le temps de dire merci.
En chemin, nous allons dans un endroit où les fameuses grues du Japon sont visibles. Malheureusement nous n'en voyons pas. À 4 km de l'arrivée nous craquons et nous arrêtons dans une boulangerie que nous dévalisons.
Nous arrivons finalement à l'hostel. C'est un endroit très joli et nous sommes content d'y rester deux nuits pour se reposer et soigner la crève.
Le soir nous sommes tellement fatigué que nous n'avons pas la force de cuisiner ou sortir souper, alors nous mangeons les trucs de la boulangerie que nous avions prévu pour le lendemain.
Jour 354: Akune
Nous sommes tellement habitué à nous lever tôt que notre grâsse matinée se finit à 7h30. Je tousse pas mal et une journée au lit est la bienvenue. Nous déjeunons et faisons la lessive. La chambre s'est transformée en étendoirs. Journée au lit à lire et à regarder la pluie tomber. Ne me sentant vraiment pas au top de ma forme, nous décidons de prolonger d'encore une nuit dans cette hostel. Nous aurons largement le temps de remonter jusqu'à Fukuoka avant le 20 mai, date à laquelle nous devons commencer à ranger et mettre en carton les vélos en vue de notre retour en Suisse...
Quelques observations au Japon:
Le Japon est tellement différent culturellement! Je fais là quelques observations ou constatations.
Les Kombinis, ces petits magasins qui sont comme des champignons, dans les grande ville, il y en a tous les 500 mètres. Principalement trois enseignes: Lawson (notre préféré pour les cafés), Family mart (notre préféré pour les plats cuisinés et les desserts) et le Seven eleven. Ce sont des bâtiments sans étage, pas très grand mais avec un grand parking. Ils vendent des choses lambdas comme des piles, des câbles, des mouchoirs, des biscuits, des chips, des plats cuisinés et des desserts. Il y a des toilettes et parfois un espace pour s'assoir. Ils sont ouvert 24h/24h. Les gens parquent leur voiture, tout en laissant le moteur tourner, vont acheter quelque chose à manger, puis mange au volant de leur voiture, toujours allumée. Parfois il penche le siège et font une sieste, moteur toujours allumés. On y voit des gens de toutes classes sociales. Pour nous s'est pratique car nous pouvons y manger peu cher, avoir des toilettes à disposition et une poubelle! C'est le seul endroit où nous trouvons des poubelles.
Les toilettes japonaises sont un luxe! Il y a les warmlet (celle qui ont la cuvette chauffante), les washlet (la fonction jet nettoyant), la normal (comme chez nous) et la toilette turque mais version japonaise (design différent). Il y a parfois toutes sortes d'options dans ces toilettes. Le jet nettoyant a plusieurs niveau d'intensité. Il est possible de mettre du son pour cacher le bruit que l'on fait. Il s'agit pas d'une musique mais plutôt d'un bruit d'écoulement d'eau. Le chauffage de la cuvette est aussi réglable et attention à pas se brûler les fesses. Il y a aussi un bouton (très rare) pour lever automatiquement le couvercle et la lunette ou seulement le couvercle. Des fois la chasse d'eau se tire toute seule. Quand on s'assied sur les toilettes c'est aussi toujours une surprise. Parfois le son de l'eau s'enclenche ou alors c'est la chasse d'eau qui s'enclenche. C'est un peu la surprise! Moi ce que je préfère c'est ouvrir la porte et que le couvercle s'ouvre. Il manquerait plus qu'une musique genre "tadaaam". Je me demande ce que représente la consommation d'électricité de toutes ces toilettes automatisées.
Comme vous l'avez sûrement remarqué, au Japon il pleut quand même assez souvent. Tout le monde possède des parapluies en plastique transparents. Il est possible d'en demander dans les hôtels. Parfois devant les kombinis, il y a un bac où on en emprunte un et on le repose devant un autre kombini. Parfois à l'entrée d'un hôtel, il y a un endroit où cadenasser son parapluie. À l'entrée des supermarchés, il y a un distributeur de sachet plastique pour entourer le parapluie et ainsi pas mouiller partout dans le magasin.
Lorsqu'on achète une pâtisserie dans un magasin, il mette dans le carton un petit sachet congelé pour que ça reste au frais.
Nous avons vu une classe d'écolier en sortie. Ils avaient des uniformes et lorsque le maître d'école voulait parler, tous les enfants devaient se tenir accroupi, pendant que le prof parlait dans un mégaphone.
Souvent les couples japonais, plutôt les jeunes, assortissent leurs habits. C'est pas rare de les voir avec le même t-shirt ou la même vestes.
Vous pouvez désormais lancer un concours du plus gros mangeur de sushis à votre retour en Suisse. Vous serez gagnants c’est certain. Et si en plus vous prévoyez pour l’événement des toilettes arrosantes et chauffantes 😂😂😂. Voilà un bon débouché à exploiter pour deux ingénieurs à votre retour. Et pour la promo, vous traînez votre prototype sur une petite remorque en vélo afin de faire essayer les gens au fil des kilomètres. C’est ainsi qu’on joint l’utile à l’agréable…
RépondreSupprimer😂 y a de l'idée! On va y penser pour notre retour... on risque d'avoir un certain succès!
SupprimerTes descriptions sont vraiment sympas ! On s'y croirait ! Bonne continuation ! Eveline 😘
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